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"citra Placentiam in collibus oppidum est
Veleiatium"
sur les collines au sud de Plaisance il y a la ville de Veleia avec ses
habitants
(Plinio, Nat. Hist. VII 163)
Connue aux sources de l’antiquité, au cours des siècles on avait perdu la mémoire de la ville romaine de Veleia et du lieu où elle se dressait. C’est par hasard, qu’en 1747, Giuseppe Rapaccioli, l’archiprêtre de l’église de Saint Antonin dans la localité de Macinesso, trouva, à l'ouest de l’église, des fragments d’une grande plaque en bronze avec des inscriptions dessus. Ignorant la valeur de l’inscription et dans le but d’en obtenir beaucoup d’argent, on vendit les fragments, selon l’habitude de l’époque, aux différentes fonderies de la région. Un chercheur de l’époque, le comte Roncovero, reconnaissant l’origine ancienne de la plaque, proposa au comte Antonio Costa, Chanoine de la Cathédrale de Plaisance, d’acheter l’ensemble des morceaux dispersés.
Deux ans plus tard, les chercheurs Lodovico Muratori et Scipion Maffei
publièrent, séparément l’inscription, en reconnaissant la Tabula Alimentaria
traianea, qui contenait les dispositions du prêt foncier hypothécaire voulu par
Nerva et Trajan, dont les intérêts étaient dévolus à la subsistance des enfants
indigents de la ville.
Muratori se rendit aussi compte, en lisant la Tabula, que le site de la
découverte devait correspondre à celui où se dressait l’ancienne ville de
Veleia.
L’intérêt pour l’exceptionnelle découverte fut tel, qu’en 1760, le duc de Parme,
Philippe I de Bourbon, rivalisant avec son frère Charles III, qui dans les même
années commençait l’exploration de Pompéi, entreprit les fouilles officielles.
Quelques mois plus tard, afin d’accueillir les pièces extraordinaires
découverts, il fonda le Musée Ducal d’Antiquités, aujourd’hui Musée
Archéologique National de Parme.
Ce premier, fondamental, cycle de fouilles, dirigé par Antonio Costa d’abord et
par Maria Paciaudi après, dura jusqu’à 1765. En cinq ans seulement, on mit au
jour la quasi-totalité de ce qui restait de la ville.
Parallèlement à la diminution de nouvelles découvertes éclatantes, il y eut à la
cour une désaffection progressive pour les fouilles de Veleia, qui furent
interrompues à la mort du duc Philippe I.
Les fouilles furent reprises seulement en 1800, conformément à la volonté de
Marie Louise d’Autriche d’abord et grâce à l’engagement des directeurs du Musée
de Parme après. En 1876 Giovanni Mariotti, élargissant les recherches à un
secteur au nord-est de l’agglomération romaine, découvrit la nécropole
ligurienne à incinération.
"Vestigj dell'antica città di Veleia", 1765
De nouveau, rien de remarquable à signaler pour ce qui concerne les
découvertes jusqu’aux années de l’après-guerre. L’activité des différents
directeurs qui se sont succédé à la direction des fouilles concerna surtout les
restaurations des édifices.
Dans les années soixante commence la dernière phase des recherches, conduites
avec des méthodes modernes et avec des buts philologiques précis. La restitution
et le contrôle attentif des anciens murs a permis de définir les différentes
phases de la construction de Veleia et l’exacte interprétation de quelques
édifices, tel que l’amphithéâtre qui, identifié correctement en 1763 comme la
citerne ou castellum acquae, fut ensuite considéré et restauré comme un
amphithéâtre déjà au début du XIXe siècle.
Placée à 460 mètres d’altitude environ, Veleia se présente comme une typique
localité de montagne, avec des édifices disposés selon un système de terrasses
en partie naturelles et en partie artificielles. Tout autour du Forum, sont
regroupés les édifices essentiels à la vie civile et quelques demeures des
familles plus puissantes.
La ville est parvenue jusqu’à nos jours gardant l’aspect qu’elle a eu à l’époque
impériale: des traces des plus anciennes phases de l’époque républicaine ont été
trouvées dans les quartiers septentrionaux et occidentaux, tandis que des traces
de l’état urbain primitif disposé selon la pente naturelle du terrain, sont
évidentes dans une série d’édifices, visibles en plan, en position oblique par
rapport à l’orientation du forum.
Centre civil, social et religieux de la ville, le Forum se présente comme une
place à portiques, avec de grandes dalles de grès. Sur les deux côtés longs il y
avait les tabernae, des ateliers: de simples pièces rectangulaires, placées les
unes à côté des autres.
Le Forum était fermé au sud par la basilique, complément idéal du barreau, où on
administrait la justice et où on accomplissait les principales fonctions
publiques. L’édifice, pourvu d’une double entrée, avait une seule nef, avec deux
exèdres rectangulaires aux extrémités, séparées de la pièce centrale par une
double paire de colonnes. Au centre de la salle principale, adossé au mur
méridional, s’étendait un long podium sur lequel il y avait dans l’antiquité des
statues en marbre de la ville de Luni qui représentaient les membres de la
famille impériale Julia-Claudia.
Après la moitié du Ier siècle apr. J.C., on ouvrit sur le mur septentrional, en
face de la basilique, une entrée monumentale avec une double colonnade pour
relier le portique intérieur du forum avec un nouveau portique construit sur un
long soubassement, qui côtoyait à l’extérieur, en direction est-ouest, les
édifices septentrionaux du forum, destinés à usage certainement public et soumis
à de longues et complexes réfections.
Sur la terrasse supérieure, donnant sur la basilique, on peut voir par contre
les ruines d’un établissement thermal, d’époque impériale et en face, le
quartier résidentiel méridional, où on trouve la domus du sanglier, un exemple
typique de la maison romaine avec l’atrium.
Les têtes de bronze
Les têtes de bronze, produites dans la plupart des cas aux ateliers localisables dans l’Italie septentrionale, sont d’une très grande qualité. Entre autre la tête de l’empereur (salle 4), probablement d’Antonin le Pieux (138-161 apr. J.C.), en bronze doré et, exposée dans la première salle, la Victoire ailée (Ier siècle apr. J.C.), qui fait sûrement partie d’un monument honoraire, et la statuette votive d’Hercule Ivre (IIe siècle apr. J.C.), avec dédicace de L. Domitien Secundione à un groupe de fidèles au culte d’Hercule.
La Victoire ailée (Ier siècle apr. J.C.) et la statuette votive d’Hercule Ivre
(IIe siècle apr. J.C.)
Alignées sur le podium adossé au mur au fond de la basilique qui ferme le
forum au sud, les douze statues en marbre de la ville de Luni, représentant les
membres de la famille impériale Jules-Claude, ont été placées dans un but
commémoratif pour célébrer le loyalisme politique de la petite communauté. Les
statues avaient aussi des inscriptions avec des dédicaces, dont cinq seulement
nous sont parvenues. Le cycle statuaire atteste avec une certaine importance la
diffusion et la propagande du culte de la dynastie Julia-Claudia dans l’Italie
septentrionale. Dans le cas de Veleia, le rapport avec la cour est
particulièrement étroit grâce à L. Calpurnius Pison, patron du centre et frère
de Calpurnia, la femme de Jules César. Le culte de la famille impériale est
caractérisé dans ce cas par une forte empreinte religieuse, vu la prépondérance
des statues en toges et velato capite.
Il semble que le cycle a été réalisé en différents moments. Pendant la
principauté de Tibère, on a érigé le premier groupe, constitué par l’image de
Tibère (acéphale), suivie par les portraits idéalisés d’Auguste et de sa femme
Livie, mère de Tibère; par ceux de deux Druzes, Le Grand et Le Petit,
respectivement frère et fils de l’empereur, et aussi par le portrait réaliste du
Pontife Lucius Calpurnius Pison, beau-frère de César, patron des habitants de
Veleia, probablement le promoteur de l’initiative. Le modèle iconographique de
la statue de L. Calpurnius Pison est celui du pontife velato capite, comme le
portrait de Via Labicana. L’identification de la statue d’Auguste, et de celle
de Livia, toutes les deux acéphales a été possible non seulement grâce aux
données stylistiques, mais aussi à la découverte des inscriptions avec dédicace
correspondants.
Un deuxième groupe comprend la statue de Caligula, dont la tête a été remplacée,
après la damnatio memoriae, par celle de Claude et de sa sœur Drusilla et de la
mère de l’empereur, la femme de Germanique, Agrippine la grande.
Du troisième groupe font partie: le portrait de Claude, posé sur la statue de
Caligula; celui de la dernière femme de Claude, Agrippine la petite, et aussi
l’image du fils de celle-ci encore petit, Néron.
Enfin, l’identification de la statue armée d'une cuirasse qui a comme modèle de
référence l’Auguste de la Première Porte, est encore controversée: les
chercheurs se divisent entre Germanicus, et dans ce cas la statue appartiendrait
à la première phase du cycle, et Domitien. La tête semble de toute façon
retravaillée, peut-être en l’honneur de Nerva.
La grande plaque en bronze (1,38 m X 2,86 m) trouvée en 1747 à Veleia,
représente un document d’exceptionnelle valeur qui témoigne de l’institution des
alimenta pour la ville, c'est-à-dire d’un prêt hypothécaire offert aux
propriétaires fonciers de la région, dont les intérêts étaient destinés aux
enfants indigents.
L’épisode faisait partie d’une plus grande opération financière, projetée par
l’empereur Nerva (96 - 98 apr. J. C.) et développée ensuite par Trajan (98 - 117
apr. J. C.). Celle-ci devait contribuer à encourager la subsistance des jeunes,
afin d’assurer à l’empire les futures générations de soldats et de
fonctionnaires d’appartenance et de naissance italiques.
Il s’agissait de tenter d’arrêter la décadence démographique et économique de
l’Italie qui, au début du IIe siècle apr. J.C. est devenue une région secondaire
de l’empire à cause de la concurrence des provinces voisines, de la pression
fiscale qui augmentait du même pas avec l’expansion de l’empire et à cause des
nécessités de guerre toujours nouvelles.
Les institutions alimentaires ont été faites à des moments successifs: en 101
apr. J.C. ce fut le tour de Bénévent, comme on le trouve écrit sur la tabula des
Ligures Baebiani, (population ligure déportée là, à la suite de leur défaite
définitive), trouvée en 1831 au nord de la ville de la Campanie, il s’agissait
du premier prêt pour Veleia; en 102 ce fut la fois de Ferento, suivi de nouveau
par Veleia.
La Tabula alimentaria
Mais en quoi consistait, dans la pratique, le complexe mécanisme financier de
dévolution du prêt et de perception des intérêts?
La Tabula alimentaria contient les dispositions de l’empereur (ex indulgentia
optimi maximique principis) pour l’institution d’un prêt hypothécaire (obligatio
praedorium) concédé directement du patrimoine personnel de l’empereur (le fiscus).
Le prêt, probablement à fonds perdu, était réparti en deux blocs d’obligations,
respectivement de 1.044.000 (entre 106 et 114 apr. J.C.) et 72.000 sesterces (en
101 apr. J.C.). Les intérêts, calculés dans la mesure de 5% par an, étaient
envoyés dans le municipe et distribués, en espèces ou en nature (le blé), à 245
garçons et 34 filles légitimes, et en plus à un garçon et à une fille
illégitimes.
Le subside correspondait à peu près au minimum de la subsistance vitale: les
fils légitimes recevaient chacun 16 sesterces par mois, les filles légitimes 12
sesterces comme le seul garçon illégitime, tandis que la seule fille illégitime
prenait 10 sesterces. Les enfants devaient être mineurs, probablement au-dessous
de 18 ans s’il s’agissait de garçons et au-dessous de 14 ans pour les filles.
Pour ce qui concerne le prêt foncier, étaient concernés non seulement les
propriétaires de Veleia mais aussi ceux des villes voisines, Plaisance, Parme,
Libarna et Lucques; le montant du prêt était réparti en proportion des
propriétés.
Les propriétaires étaient énumérés sur plus de six colonnes, selon un schéma
régulier: pour chaque obligation on trouve le nom du propriétaire qui contracte
le prêt et celui de l’éventuel intermédiaire chargé de la déclaration (descriptio),
l’évaluation des propriétés données sur gage (aestimatio) et le montant versé
par l’administration pour le compte de l’empereur. Pour ce qui concerne le
terrain offert en garantie, on y trouve: le nom (vocabulum) du fond et d’au
moins deux propriétés voisines, l’utilisation du terrain, les éventuelles
pertinences (fermes, bergeries, fours à briques), la localisation topographique
dans le district (pagus) et le cas échéant, du milieu plus proche du vicus.
La Tabula Alimentaria donne une image unique de la situation de l’Apennin de la
région de Plaisance au début du IIe siècle apr. J.C.: elle révèle, en
particulier, la constitution progressive de grandes propriétés foncières, bien
qu’il y ait des pièces de terre plus petites et un haut pourcentage de terrains
laissés en pâturage et en bois, ce qui témoigne de la prépondérance des
activités forestières et pastorales par rapport à celles agricoles.
Les données toponymiques et onomastiques dénoncent enfin la persistance des
populations locales: à côté des noms latins figurent, en effet, des noms tel que
Ligurinus et Ligus et des toponymes tel que Bagiennus et Statiellus (du nom de
deux populations ligures connues dans les sources anciennes), de claire origine
ligure, et même des éléments d’ascendance celtique, tel que Noviodunos (du
celtique novio = nouveau et dunos = forteresse), en souvenir des invasions
galliques.
Le forum était le centre commercial, social, légal et politique de la ville romaine: il flanquait les principaux édifices civils, comme la basilique et la curie (le siège du sénat), et aussi les boutiques commerciales. On y trouvait les plus importants monuments honoraires de la ville.
Le forum de la ville romaine de Veleia
À Veleia, sur le côté le plus long de la place, on trouve encore les bases
des deux statues équestres dédiées, respectivement, aux empereurs Claude, en 42
apr. J.C. et Vespasien, en 71 apr. J.C., tandis qu’un cippe en marbre rouge de
Vérone fut consacré par un membre du collège des seviri augustali, prévu pour le
culte des empereurs. Le long du portique oriental furent érigées, au IIIe siècle
apr. J.C., les bases de deux statues commémoratives: l’une dédiée à Tranquillina,
femme de Gordien le Pieux et à l’empereur Probus et l’autre à Aurélien.
Dans l’ensemble du forum étaient placées, en outre, toutes les inscriptions qui,
pour des raisons honoraires, politiques ou religieuses, pouvaient ou devaient
être publiquement exposées, tel que l’inscription honoraire de Coelius Festus,
patron de la ville (exposée dans la première salle), la Tabula Alimentaria à
l’entrée de la basilique et, parmi les ruines du portique occidental, la plus
petite plaque en bronze qui contient une partie de la lex de Gallia Cisalpina
(49 av. J.C.). Ce texte, précieux pour la connaissance du procès civil romain
(ils nous sont parvenus seulement quelques fragments des lois républicaines),
régissait les compétences des magistrats romains de la province, qui avaient la
faculté de juger les causes dont la valeur ne dépassait pas les 15.000
sesterces.
Dans le forum il y avait aussi des inscriptions et des monuments qui évoquaient
les mérites particuliers des citoyens comme par exemple la construction ou
l’embellissement des immeubles publics.
À la moitié du pavé à peu près, il y a une inscription, dont reste la trace des
lettres en bronze, originairement fixées sur les plaques en grès, qui rappelle
l’œuvre de Lucius Lucilius Priscus, de la tribu Galiera, deux fois le plus haut
magistrat local (duoviro), qui fit paver le forum à ses frais: L(ucius)
Lucilius L(ucii) f(ilius) Gal(eria tribu) Priscus (duo)vir (iterum) gratui[to
factus forum] laminis d(e) p(ecunia) s(ua) stravit.
Dans les pièces situées derrière le porche occidental, au pied d’une salle
décorée de fresques, on a découvert l’inscription qui rappelle le cadeau du
chalcidicum, probablement le portique lui-même, de la part de Baebia Basilla:
Baebia T(iti) [f(ilia) Ba]silla c<h>alchidicum municipibus suis dedit.
Au même endroit on a trouvé aussi la tête de jeune fille (fin du Ier siècle
av. J.C.), exposée dans la première salle, peut-être le portrait de la même
généreuse Baebia Basilla.
Enfin il y a le morceau de peinture murale en troisième style pompéien qui
provient des pièces au nord du portique. Destiné probablement au public, il
représente un jardin fermé par un clayonnage (début du Ier siècle apr. J.C.).
Les éléments du mobilier, la vaisselle, les outils et les objets ornementaux, même s’ils manquent souvent de leur contexte originaire d’appartenance, permettent de reconstruire le bon niveau de vie de la ville de Veleia.
La ville était pourvue, avant tout, d’un complexe système de récolte et de
distribution de l’eau, qui de la grande citerne (le castellum acquae), placée en
amont des édifices, était canalisée en aval et distribuée aux différents
établissements hydriques, dont on s’est fait une idée après la découverte de
conduites (fistulae) en plomb, de siphons en bronze et de bouches de fontaines.
La salubrité des lieux était garantie par l’écoulement efficace des eaux de
pluie, comme l’attestent les canaux qui longent le forum, et qui sont encore
aujourd’hui en parfait état.
On a attesté aussi l’usage de plaques en verre avec des châssis en bois pour la
fermeture des fenêtres et, dans les établissements thermaux ou de destination
publique, celui d’appareils de chauffage.
Les maisons reflétaient, soit dans l’architecture, soit dans les décorations
internes, la conception sociale que les romains avaient de l’habitation: un
espace pas seulement privé mais aussi de représentation, où la manifestation de
la richesse et du pouvoir était la partie intégrante du système qui réglait les
rapports sociaux entre les notables (patroni) et les citoyens communs liés à eux
(clientes). Ces derniers, étaient reçus dans les pièces de la domus destinées
expressément aux visites: l’atrium et le tablinum.
C’est exactement dans ces pièces de réception qu’on trouvait les plus
fréquemment les mosaïques sur le sol et les objets de valeur, tel que les lampes
à huile en bronze, utilisées seules ou sur des supports comme par exemple les
candélabres. Par contre les lampes en terre cuite étaient plus communes.
Mosaïque sur le sol
Ce qui frappe malgré tout, c’est le haut niveau des bronzes découverts à
Veleia, qu’ils soient de production cisalpine, comme le buste de femme inscrit
dans le médaillon, l’applique avec le buste de guerrier ou le pied du meuble
avec un guerrier au combat, ou qu’ils viennent de l’Italie méridionale comme le
broc (pelike) en bronze maclé d’argent (Ier siècle apr. J.C.) ou encore de la
Méditerranée orientale comme les appliques avec le buste de silène et le buste
d’adolescent du lit de table.
Dans la vie privée, les commodités et les luxes quotidiens s’exprimaient avant
tout dans de nombreux objets pour le soin du corps: les récipients en verre pour
l’onguent et le baume; les strigiles pour se laver de la poussière et de la
sueur après les exercices gymniques ou l’excès des huiles et des onguents après
le bain; les spatules, les pinces et les objets de cosmétologie et de toilette
en général. Les broches, les anneaux, les épingles étaient des ornements
indispensables pour les vêtements et les coiffures.
Ce qui ne peut pas manquer enfin c’est le témoignage des cultes domestiques.
Dans chaque habitation romaine, riche ou modeste qu’elle fût, il y avait
toujours de petits autels (larari), pour le culte des ancêtres et des divinités
protectrices de la maison, les lares. La statuette d’offrant avec la tête voilée
(première moitié du Ier siècle apr. J.C.) représente la transposition dans le
milieu familial des rituels de la religion officielle et du culte des empereurs.
En pleine époque impériale s’afferme, ensuite, la vénération de la déesse
égyptienne Isis, identifiée souvent avec la déesse Fortune.
Testo di Monica Miari (Direttrice dell'area archeologica di Veleia)